Du rire aux larmes : ces acteurs comiques qui peuvent jouer tous les rôles
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Dans l’univers impitoyable du cinéma et de la télévision, les acteurs se retrouvent parfois cantonnés à certains rôles : le comique, le benêt, la torturée... ou bien bornés à certains formats, comme le téléfilm. Mais heureusement, certain(e)s réussissent à sortir de ces carcans pour jouer avec brio toute une palette de rôles.
De la scène à l'écran
De nombreux acteurs ont gagné leurs galons sur scène avant d’apparaître au cinéma. Ils sont issus du stand-up, de talk-shows, de troupes de théâtre (on pense au Splendid en France, qui a fait connaître Gérard Jugnot, Josiane Balasco…), ou même de bandes de copains (Les Nuls, Eric et Ramzy…). S’ils se révèlent souvent bons acteurs sur grand écran, force est de constater qu’ils restent généralement dans le même registre.
Parmi eux, on trouve des acteurs de formation « traditionnelle » dont le principal ressort est le comique de situation, mais qui pourraient jouer beaucoup d’autres personnages. C’est le cas de Jim Carrey qui, malgré des prestations remarquées dans des longs-métrages dramatiques tels que Eternal Sunshine of the spotless mind, n’a jamais pu se défaire de son image d’amuseur public. Ses facéties plaisent visiblement trop aux spectateurs et aux studios. Année après année, le Canadien se voit proposer des rôles essentiellement loufoques ou du doublage d’animation (Kick-Ass 2 en 2013, Dumb & Dumber De en 2014, Aleister Arcane en 2018…).
Les acteurs multifonctions
Deux grands noms du cinéma américain, Ben Stiller et Steve Carrell, prouvent pourtant qu’on a tort de se priver du talent dramatique de ces artistes. On connaissait déjà les nombreuses casquettes de Stiller, dont celle de réalisateur (Zoolander en 2001, The Mountain en 2011…), mais avec La vie rêvée de Walter Mitty notamment (2013), il s’est montré sobre, poétique, romantique et dramatique à l’écran. Bien loin de ses comédies potaches, l’acteur s’est révélé touchant et a réussi à émouvoir le public. Même s’il n’en n’oublie pas pour autant la comédie (Zoolander 2 en 2016, Chippendales en 2018 …), on peut dire que Ben Stiller est entré dans une nouvelle dimension.
Steve Carell quant à lui, est peut-être resté dans votre esprit un puceau quadragénaire ou un patron de bureau complètement pervers. Logique : ce sont ses rôles dans 40 ans, toujours puceau ou The Office qui lui ont ouvert les portes de la célébrité. Pourtant, l’homme a été nommé aux Oscars en 2015 dans la catégorie Meilleur acteur pour un rôle qui n’a rien de comique : celui d’un coach de lutte richissime et dépressif, dans l’excellent Foxcatcher. À croire que seule l’interprétation d’un personnage tourmenté est susceptible d’être récompensée.
La french comedy
En France, les mêmes étiquettes semblent coller aux acteurs. Parmi ceux qui sont parvenus à franchir cette barrière, il y a le regretté Coluche. Humoriste populaire dans les années 1970, l’homme est ensuite passé à une carrière d’acteur dans des rôles comiques puis de plus en plus dramatiques, avec brio et reconnaissance, jusqu’à obtenir le César du meilleur acteur en 1984 pour Tchao Pantin. Et il n’est pas le seul.
Parmi les parcours les plus inspirants de ces dernières années, il y a celui de Jean Dujardin. Passé d’abord par un télé crochet (Graine de star) dans les années 1990 avec son personnage de Brice de Nice, puis membre des « Nous C Nous », qui lui donnent l’occasion de faire ses preuves la télévision et sur scène, l’homme devient ensuite l’un des deux personnages phares de la mini-série Un gars, une fille. Puis, il parvient lui aussi à franchir le fossé qui sépare le petit du grand écran. Mais lorsqu’il s’essaie pour la première fois au registre tragique, dans Contre-enquête (2006) ou Le bruit des glaçons (2009), le succès n’est pas au rendez-vous.
Qu’à cela ne tienne, en 2012, l’ancien comique récidive avec The Artist et décroche un Oscar pour sa performance muette, dansante et dramatique. Hollywood lui ouvre ses portes, c’est le début de la gloire. En 2014, Jean Dujardin confirme qu’il est capable de tout jouer grâce à son rôle de juge dans La French, succès critique et public. Cette transformation ne l’empêche pas de faire revivre Brice de Nice dans un nouveau long-métrage en 2016, histoire de revenir aux sources. Chassez le naturel, il revient au galop…
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@AnaBerno
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