Emilia Perez : thriller musical au cœur d’un Mexique fantasmé
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Récompensé du Prix du jury et du Prix d’interprétation féminine (attribué collectivement aux actrices Karla Sofía Gascón, Zoe Saldaña, Selena Gomez et Adriana Paz) au Festival de Cannes, Emilia Perez est le dixième long-métrage de Jacques Audiard. Trois ans après Les Olympiades, le cinéaste français à la filmographie hétéroclite signe une comédie musicale ambitieuse, à la croisée des genres.
Violence, lyrisme et rédemption
Pour Jacques Audiard, à l’origine d’Emilia Perez, il y a la lecture du roman Écoute de Boris Razon, dans lequel un narcotrafiquant entreprend un processus de transition, et l’écriture d’un livret d’opéra. Cette genèse prend tout son sens lorsqu’on découvre la forme hybride du film, entre comédie musicale, thriller sombre et tragédie. Le long-métrage met en scène le destin d’Emilia Perez (Karla Sofía Gascón), de sa transition de genre, à la fin de sa vie en tant que cheffe de cartel, en passant par le nouveau départ qu’elle souhaite pour elle, sa femme Jessi (Selena Gomez) et leurs enfants. Pour l’aider à concrétiser sa nouvelle vie, Emilia fait appel à Rita (Zoe Saldaña), une talentueuse avocate désespérée par la corruption au Mexique.
Cocktail coloré et explosif, Emilia Perez est un film déroutant par bien des aspects. Le long-métrage est empli d’une énergie bouillonnante, fruit de l'alchimie entre les éblouissantes Karla Sofía Gascón et Zoe Saldaña, d’un rythme qui ne cesse de nous surprendre et d’une mise en scène inventive. La promesse d’une comédie musicale est tenue grâce à de belles séquences chantées, écrites et mises en musique par Camille et Clément Ducol et des chorégraphies captivantes de Damien Jalet. Cependant, le scénario et les réflexions qu’il soulève manquent de nuances, ce qui empêche le film d’atteindre une profonde générosité en termes de lyrisme.
Esthétique flamboyante et défis techniques
Si réaliser une comédie musicale constitue un défi en soi, l’ambition d’Emilia Perez exigeait l’accomplissement de véritables prouesses techniques, notamment pour reconstituer le Mexique en studio et en VFX. Dans un entretien avec l’AFC (Association Française des directrices et directeurs de la photographie Cinématographique), Paul Guilhaume, directeur de la photographie du long-métrage, a déclaré : « Fabriquer ce film était un travail d’équilibriste. [...] La recette s’est trouvée par tâtonnements, par efforts collectifs d’imagination. »
Emilia Perez nous plonge dans un univers riche, tumultueux et kitsch où n’importe quel lieu peut devenir la scène d’un spectacle flamboyant. Afin de donner vie à un Mexique fantasmé avec la plus grande liberté possible et d’embrasser pleinement la dimension spectaculaire du récit, le tournage a eu lieu en grande partie dans les studios de Bry-sur-Marne. L’impressionnant travail sur les décors, dirigé par Emmanuelle Duplay a été enrichi par des extensions numériques. Les équipes de MPC VFX ont réalisé plus de 350 plans VFX pour le film : leur expertise et leur créativité ont permis de teinter le film d’une fantaisie enivrante, tout en maintenant une harmonie indispensable entre images réelles et images de synthèse.
Qu’on ait le coup de foudre pour Emilia Perez ou non, ce nouveau long-métrage de Jacques Audiard parvient à nous transporter hors du temps et de l’espace, dans un pur spectacle de cinéma.
Marie Serale | @marie_serale
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