Episode 14 - La Médecine
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Ça n’arrive qu’au cinéma ! Vous voulez savoir comment le septième art se joue de la réalité pour le plaisir du récit ou de la mise en scène ? Redécouvrez les scènes cultes de vos films favoris avec notre fact-checking cinéphile.
En collaboration avec la rédaction de TroisCouleurs.
Une gifle en guise de réanimation, une seringue plantée dans le cœur, des opérations sans épilation ni anesthésie : on explore la façon dont le cinéma triche avec le protocole médical, pour sauver des personnages illico presto.
LES GIFFLES RÉANIMATRICES
La scène : Dans Abyss de James Cameron (1989), la marine américaine est chargée de secourir un mystérieux sous-marin nucléaire échoué au fond de l’océan. Lors de la mission, le contremaître (Ed Harris) sauve sa future ex-femme (Mary Elizabeth Mastrantonio) d’un arrêt cardiaque par noyade, en improvisant une réanimation cardio-pulmonaire un peu hasardeuse (la scène est visible ici).
Le mensonge : D’après le témoignage du médecin urgentiste Brett Belchetz, dans cet article du Huffington Post, nos sauveteurs sont une équipe de bras cassés : « La réanimation consiste en de faibles pressions aléatoires sur la poitrine, des insufflations sporadiques dans la bouche et des chocs électriques administrés de manière anarchique – sans parler de l'eau autour de la victime (personne n’a pensé à l’électrocution ?) ». Le comble ? Après l’échec de la compression thoracique, le cœur de la victime est relancé par…une gifle. Les scénaristes ont oublié de passer leur brevet de secourisme. Pour réviser vos gestes de premiers secours, c’est juste ici.
Où voir ce film ? Il est disponible sur la Cinetek
TROUVER UNE ARTÈRE COMME PAR MAGIE
La scène : Dans Casino Royal de Martin Campbell (2006), Daniel Craig alias 007 se fait empoisonner lors d’un tournoi de poker qui l’oppose au Chiffre. Sur le point de mourir, il se précipite dans sa voiture, contacte le médecin du MI6 à Londres qui lui dit de connecter un boîtier médical à sa poitrine. Instantanément, la procédure permet au médecin de diagnostiquer que Bond a été intoxiqué par de la digitaline. L’espion s’injecte une seringue dans le cou pour contrer le poison. La scène est ici.
Le mensonge : S’improviser chirurgien en cinq minutes ? Très peu probable d’après l’anesthésiste Richard Novak, dans ce post de blog où il compile les pires erreurs sur le monde médical au cinéma. Il y explique que Bond n’aurait jamais pu insérer une aiguille au bon endroit dans son propre cou, à un angle de 90 degrés, et sans garrot : « Nous plaçons des cathéters dans l'artère radiale, mais cela demande beaucoup d'habileté, parce que le diamètre intérieur du vaisseau est d'environ 1 millimètre. Nous envoyons ensuite des échantillons de sang à un laboratoire pour diagnostiquer les taux sanguins, mais les résultats prennent du temps à être traités ». C’est ce qu’on appelle un vrai coup de bol.
Où voir ce film ? Il est disponible sur MyCanal
PLANTER UNE SERINGUE DANS LE CŒUR
La scène : Dans cette célèbre scène de Pulp Fiction de Quentin Tarantino (1994), Mia Wallace (Uma Thurman) fait une overdose de cocaïne. John Travolta et Eric Stoltz décident de lui injecter de l’adrénaline, à l’aide d’une seringue plantée directement dans le cœur, persuadés qu’il faut « traverser le sternum » (la scène est ici).
Le mensonge : Si cette scène offre un potentiel gore et comique évident, elle est aussi complètement irréaliste. D’abord, parce que le traitement ne sera pas plus efficace s’il est injecté dans le cœur : « Les médicaments administrés par voie intraveineuse, ou même directement dans les muscles, atteignent le cœur en quelques secondes, avec un effet quasi-immédiat » explique là aussi l’urgentiste Brett Belchetz interrogé par le Huffington Post. Ensuite, il y a de grandes chances pour que ce geste conduise tout le monde à la morgue : « Si l'on vise mal, on peut facilement percer un poumon ou endommager des vaisseaux sanguins vitaux, entraînant un collapsus respiratoire ou une hémorragie massive. » On pardonne à Tarantino cet écart à la réalité, qui lui permet de livrer un morceau de bravoure devenu culte.
Où voir ce film ? Il est disponible sur UniversCiné
LES OPERATIONS SANS EPILATION NI ANESTHESIE
La scène : Dans Drôles d’espions de John Landis, Chevy Chase et Dan Aykroyd campent deux apprentis agents secrets. Ils sont engagés par la CIA pour leur incompétence, afin de servir de leurres dans une mission secrète au Pakistan. Dans cette scène absurde, ils se font passer pour des chirurgiens et opèrent un homme d’une appendicite sous une tente, en suivant un protocole douteux.
Le mensonge : Un conseil, ne vous y prenez pas comme ce duo à la Laurel et Hardy si vous voulez faire semblant d’être un as du scalpel. Pour Annie Onishi, interne en chirurgie à l'université de Columbia interrogée dans cette vidéo par Wired, un bloc opératoire ne ressemble pas à une salle d’attente : de vrais médecins auraient évacué tout le monde. Deuxième chose : « C’est l’abdomen le plus poilu que j’ai jamais vu. Les chirurgiens ont de sévères tocs, tous les poils sont systématiquement enlevés avant [une opération] ». Enfin, si un patient réagit aussi violemment à une simple incision, cela signifie que l’anesthésiste n’a pas fait son travail. Chevy Chase et Dan Aykroyd n’ont pas assez joué au Docteur Maboul étant enfants – tant mieux pour le spectateur, qui se régale de cette situation loufoque.
Où voir ce film ? Il est disponible sur MyCanal
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