Episode 17 - La Mafia
Explorez le cinéma selon vos préférences
Découvrez la toute nouvelle expérience dédiée aux passionnés de cinéma : un moteur de recherche intelligent, des expériences exclusives, des contenus inédits et personnalisés.
Créez gratuitement votre compte pour bénéficier des Privilèges We Love Cinéma!
Ça n’arrive qu’au cinéma ! Vous voulez savoir comment le septième art se joue de la réalité pour le plaisir du récit ou de la mise en scène ? Redécouvrez les scènes cultes de vos films favoris avec notre fact-checking cinéphile.
En collaboration avec la rédaction de TroisCouleurs.
Des gangsters qui festoient dans la cuisine de la prison, des deals en bande organisée, des noyades spectaculaires… On explore la façon dont le cinéma fantasme les coulisses de la mafia, pour entretenir des mythes glorieux ou terrifiants.
LA MAFIA NE VEND PAS DE DROGUE
La scène : Dans Le Parrain de Francis Ford Coppola (1972), Vito Corleone (Marlon Brando) est approché par des Siciliens pour se lancer dans le trafic de drogue. Inquiet du fait que ses amis politiciens et juges puissent le lâcher s’il s’investit dans un tel business, il décline dans une scène mémorable l’offre, préférant se concentrer sur les jeux d’argent et la prostitution.
Le mensonge : C’est surtout au cinéma que les criminels s’achètent une telle morale en refusant de se salir les mains avec le « business sale » de la drogue. Comme l’explique cet article du Washington Post, le trafic de stupéfiants a généré des milliards de dollars de revenus pour la mafia : « La "Pizza Connection", par exemple, était un réseau d'héroïne de la mafia sicilienne qui a dominé le commerce à New York et dans d'autres villes de la côte Est entre 1975 et 1984, faisant entrer aux États-Unis de l'héroïne pour une valeur estimée à 1,6 milliard de dollars, selon les autorités fédérales. » Mais pour que les spectateurs s’identifient plus facilement à ces figures de la pègre, il fallait bien leur inventer des lignes rouges morales.
Où voir ce film ? Il est disponible sur la Cinetek
LES MAFIEUX ORGANISENT DES FESTINS EN PRISON
La scène : Dans cette scène alléchante du film Les Affranchis de Martin Scorsese (1990), Henry Hill (Ray Liotta) et Jimmy Conway (Robert De Niro), deux gangsters new-yorkais, sont envoyés en prison. Arrivés là-bas, leur séjour prend la tournure d’une masterclass de cuisine : plats en sauce, morceaux de viande gargantuesques, homards frais et saucissons à gogo parviennent dans leur cellule.
Le mensonge : D’après Michael Franzese, ancien chef de la pègre interrogé dans cette vidéo de Buzz Feed, la prison ne peut pas ressembler à un restaurant gastronomique étoilé, même si on est un boss de la mafia : « J’ai passé huit ans en prison. J’ai été arrêté 17 ou 18 fois dans ma vie. J’ai donc été dans des prisons de tout le pays. Cette scène est un non-sens total. Il y a de temps en temps des articles de contrebande, mais pas autant, et pas aussi ouvertement ». Même si certains mafieux sont de vrais marmitons, ils ne sont pas autorisés à faire des banquets traditionnels façon Top Chef, et n’ont pas de cuisine privée. Mais un décor de cantine miteux aurait tout de suite rendu l’épopée criminelle des Affranchis moins savoureuse.
Où voir ce film ? Il est disponible sur Mycanal
LES GANGSTERS FONT LEURS DEALS EN BANDE
La scène : Dans Les Infiltrés de Martin Scorsese (2006), Frank Costello (Jack Nicholson) est un chef du crime organisé à Boston. Dans cette séquence, il se rend avec bon nombre de ses hommes de main dans un entrepôt abandonné, pour vendre des microprocesseurs militaires à un gang de la mafia chinoise.
Le mensonge : Des transactions clandestines, illicites, où sont invitées deux douzaines de personnes ? D’après Mike McGowan, ancien agent infiltré du FBI interrogé par Vanity Fair, l’idée est absurde : « Chaque personne devient un informateur potentiel, qui peut tout entendre et voir, et compromettre l’affaire. Organiser un rendez-vous dans un garage isolé, ce n’est pas très malin non plus. Je l’aurais fait dans le hall de l’hôtel Plaza, à la vue de tous. » Conclusion : contrairement à ce que nous fait croire Hollywood, ce genre de rencontre au sommet est généralement beaucoup plus intime, et moins propice à une montée en tension jusqu’à la bagarre générale.
Où voir ce film ? Il est disponible sur MyCanal
LA TECHNIQUE DES PIEDS DANS LE CIMENT
La scène : Dans Billy Bathgate de Robert Benthon (1991), Dustin Hoffman interprète le véritable gangster de Harlem, Dutch Schultz, abattu en 1935. Dans cette scène glaçante, Schultz exécute son adjoint (Bruce Willis), qu’il soupçonne de trahison, en enveloppant ses pieds de ciment (plus exactement du béton), avant de le jeter dans la rivière. Le but de la manœuvre ? Que son corps ne remonte pas à la surface.
Le mensonge : Au cinéma, le « cement shoes » est une des techniques préférées des gangsters pour se débarrasser des traîtres et mouchards. En réalité, cette méthode n’a quasiment jamais été utilisée, du moins pas avec le succès qu’on lui connaît à l’écran. En premier lieu parce qu’elle est particulièrement difficile à mettre en place. Il faut beaucoup de logistique, et comme l’explique la chaîne YouTube Today I Found out, arriver à maintenir fixe la personne que l’on veut noyer pendant les heures que prendra le béton à durcir, sans qu’un mouvement de ses pieds ne puisse créer l’espace qui lui permettrait ensuite de se dégager. Bref, dans les faits, les mafieux ont préféré lester des corps de personnes déjà tuées avec des moyens autrement plus efficaces, avant de les jeter à l’eau. Reste que la légende est bien plus terrifiante pour le spectateur.
Où voir ce film ? Il est disponible en streaming sur Disney plus
Explorez le cinéma selon vos préférences
Découvrez la toute nouvelle expérience dédiée aux passionnés de cinéma : un moteur de recherche intelligent, des expériences exclusives, des contenus inédits et personnalisés.
Créez gratuitement votre compte pour bénéficier des Privilèges We Love Cinéma!