1. UNE ÈRE GLACIAIRE EXPRESS

La scène : Dans Le Jour d’après de Roland Emmerich (2004), une série d’événements météorologiques violents conduit un paléoclimatologue (Dennis Quaid) au diagnostic suivant : il s’agit d’un dérèglement climatique ouvrant une nouvelle ère glaciaire. Il prédit qu’en une semaine, la chute des températures transformera New York en banquise – ce qui se vérifie bientôt, comme on peut le voir dans la dernière séquence du film.  

Le mensonge : La glaciation de la planète en huit jours chrono est-elle possible ? Si l’hypothèse de départ est réaliste (la fonte rapide des glaces terrestres entraîne la formation d'une calotte d'eau douce dans l'Atlantique Nord et empêche le tapis roulant océanique de faire circuler la chaleur autour du globe), la chronologie des événements est bien trop rapide. Interrogée dans cette vidéo, la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte explique que ce processus de glaciation se produit en réalité sur des centaines d'années : « Un changement de cinq degrés en cent ans, c’est ce que nous on appelle une instabilité abrupte ! » Mais elle reconnait au film la vertu de « montrer le climat comme quelque chose de fragile. » Roland Emmerich l’avait compris : il faut mettre le paquet pour donner des sueurs froides aux climatosceptiques.

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2. DES PLANTES TUEUSES

La scène : Dans Phénomènes de M. Night Shyamalan (2008), New York est touchée par une vague de suicides inexpliquée. Un prof de maths (Mark Wahlberg) et sa femme (Zooey Deschanel) comprennent que les plantes peuvent maintenant sécréter une toxine qui pousse certains individus à se tuer. Le couple se réfugie dans la maison d’une vieille dame (Betty Buckley), bientôt contaminée à son tour… La scène est visible ici.

Le mensonge : Le monde végétal pourrait-il se venger de l’humanité polluante en l’empoisonnant à échelle massive ? Selon trois experts botanistes interrogés par le média américain Popular Mechanics, c’est impossible. Si certaines plantes émettent des composants volatiles, et si d’autres sont toxiques en cas d’ingestion, « les chercheurs n’en ont encore jamais découvertes qui soient capables d’émettre des neurotoxines dans l’air. » Cela demanderait une énergie considérable, qu’elles n’ont pas. Autre entorse à la science, les plantes ne détectent pas notre présence : « Certains plantes carnivores, comme la Dionée attrape-mouche, ont des poils, et si vous les touchez, elles se ferment. Mais la plupart des autres plantes n’ont pas de mécanisme pour répondre à la présence des hommes. » Pas de complot végétal en vue, donc - mais que cela ne vous empêche pas de prendre soin de votre ficus.

Où voir ce film ? Il est disponible sur MyCanal

3. DES NUÉES D’OISEAUX TUEURS

La scène : Au début de Fusion de Jon Amiel (2003), des attaques d’oiseaux se multiplient dans le monde. A Londres, puis au Japon et en Australie, des nuées de volatiles se mettent à foncer sur les passants, renverser les voitures et traverser des vitres, comme on peut le voir dans cette séquence.

Le mensonge : L’humanité pourrait-elle être menacée par des hordes de pigeons fous ? Dans le film, le fer liquide du noyau externe de la Terre a arrêté de circuler. Un « bug » qui provoque la disparition du champ magnétique dont les oiseaux se servent pour s’orienter – c’est comme si leur GPS était cassé. Mais comme le détaille la géophysicienne Morgan Page dans une vidéo de Vanity Fair, ça n’a aucun sens. Tout simplement parce que même privés de champ magnétique, les oiseaux seraient encore capables de voir, et ne fonceraient donc pas dans des immeubles sans raison... Mais on comprend quand même Jon Amiel : corbeaux, mouettes et autres oiseaux de mauvais augure peuplent le cinéma horrifique (The Crow, Black Swan et bien sûr Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock). Créatures insaisissables, imprévisibles et magiques (car liées au ciel), elles fascinent et inquiètent.

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4. UN VOLCAN EN ÉRUPTION À LOS ANGELES

Volcano de Mick Jackson (1997) © D.R

La scène : Dans Volcano de Mick Jackson (1997), suite à une secousse sismique et à la découverte d’employés municipaux carbonisés dans une canalisation souterraine, une docteure de l’Institut géologique (Anne Heche) anticipe une éruption volcanique à Los Angeles. Sa prédiction s’avère juste : dans cette scène, de la lave coule à flot sur Stanley Avenue avant d’atteindre Wilshire Boulevard.

Le mensonge : D’après cet article de Forbes, le film « ignore à peu près tout ce qu’on sait sur la formation et l’éruption des volcans ». Les volcans se forment sur les zones de subduction, là où les plaques tectoniques se chevauchent. Pour les nuls en SVT, Jamy nous détaille ce phénomène dans un épisode de C’est pas sorcier. Si la faille géologique de San Andreas, située le long de la côte Ouest des Etats-Unis, provoque des séismes importants et des volcans dans certaines zones du Nord (comme le Mont Saint Helens dans l’état de Washington), elle n’a pas formé de zone de subduction sous Los Angeles : « pas de subduction, pas d’explosion volcanique ». Fidèle à son sens du show, Hollywood n’a pas pu résister à mettre en scène la possibilité de sa propre disparition à travers cette menace spectaculaire.

Où voir le film ? Il est disponible sur MyCanal

Par la rédaction de TroisCouleurs

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