La machine humaine d’Alex Garland
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En un quart de siècle, le britannique Alex Garland s’est construit une filmographie d’oeuvres brillantes, parfois polémiques, mais toujours formidablement en phase avec leur époque. Des productions qui creusent une question fascinante, au coeur de nos considérations contemporaines : qu’est-ce qui fait l’humain ?
Cyberpunk
La carrière cinématographique d’Alex Garland débute dans l’ombre, et pas n’importe laquelle : celle de Danny Boyle, pour lequel il écrit l’adaptation de La Plage (2000), d’après son propre roman, et surtout le scénario de 28 jours plus tard (2002). Deux films qui contiennent déjà en leur centre une interrogation sur les limites de notre moralité, sur l’abandon de notre humanité et sur ce qui nous fait basculer dans la monstruosité.
Une thématique qui se retrouve dix ans plus tard dans Ex Machina (2014), sa première réalisation. En narrant la rencontre entre Caleb, un jeune programmateur, et Ava, une androïde animée par l’IA, le film renverse les thématiques typiques du cyberpunk et remet en question l’humanité de ses protagonistes de chair, plus qu’il ne tente de justifier celle de son personnage robotique. Le réalisateur montre aussi la difficulté pour l’humain de saisir la possibilité d’une déclinaison de l’humanité, ou de l’une de ses évolutions. Comme si l’autre, et l’altérité, faisait peur.
Métamorphose
Alex Garland creuse un peu plus loin cette problématique dans Annihilation, son deuxième long-métrage sorti en 2018. Le cinéaste ouvre ici son sujet, et tord même jusqu’à l’esthétique du corps humain via des mutations pour brouiller un peu plus les contours de sa question fétiche. Embrassant les horizons du genre du “body horror”, il dépeint une Natalie Portman en pleine quête de son mari disparu dans une zone où les lois physiques ne sont plus les mêmes.
Un travail tout à la fois d’investigation… et de métamorphose personnelle. Comme David Cronenberg et sa déconstruction du corps, Alex Garland est fasciné par la déconstruction de l’humanité. Pour mieux en analyser les pièces, les rouages, et voir le moteur qui fait tourner l’ensemble. Mais en laissant une fin ouverte, Garland retourne sa propre thématique : l’héroïne ambiguë que l’on voit à la fin est-elle vraiment la même que celle du début ? La réponse n’a finalement que peu d’importance.
Psyché
Après avoir interrogé l’humain via la question de l’âme, puis du corps, l’auteur-réalisateur ouvre depuis une poignée d’années un nouveau chapitre passionnant de son grand questionnement sur l’humanité. Que ce soit avec la brillante mini-série Devs (2020), ou le film Men (2022), Garland va jusque dans la psyché même des individus. Il retourne ainsi à la source des souvenirs (ceux du personnage de Nick Offerman dans Devs) et des traumatismes (ceux de Jessie Buckley dans Men), pour mieux voir ce qui anime nos peurs ou notre soi-disant libre arbitre.
Dans le nouveau Civil War (2024), ce sont cette fois les valeurs et les idéaux qui sont au cœur de ce road movie en plein États-Unis enfiévrés par un conflit intestin. Les héros du film sont ainsi harcelés par cette question : qu’est-ce qui fait un bon américain ? Là encore, la réponse n’a pas vraiment d’importance, tant qu’elle éclaire un peu mieux la fascinante “machine humaine” d’Alex Garland.
Thibaud Gomès-Léal
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