La Récréation de Juillet : chérir son âme d’enfant
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Au mois de juillet, il suffit que quelques rayons de soleil transpercent les nuages pour qu’un air de vacances enveloppe même ceux qui passent l’été à travailler. Toutes les écoles sont désertes, pourtant, des rires résonnent dans la cour d’un collège en plein cœur de Paris. Des amis d’enfance s’y sont réunis le temps d’une récréation aussi poétique que douce-amère, dans le premier long-métrage de Pablo Cotten et Joseph Rozé.
Amis de toujours et bande de cinéma
Pablo Cotten et Joseph Rozé sont amis depuis l’enfance. Après leurs deux courts-métrages A Questo Punto et Quand on aime, il faut partir, ils ont écrit et réalisé La Récréation de Juillet en posant un regard nostalgique sur l’enfance et sur les angoisses qui arrivent avec l’âge. Si le film est nourri de leurs propres amitiés, les deux cinéastes ont constitué une bande de copains de cinéma, grâce à six comédiens prometteurs. Dans La Récréation de Juillet, on suit un fragment du parcours de Gaspard (le très touchant Andranic Manet) à travers le deuil de sa sœur jumelle Louise. Incarnée par la voix de Noée Abita, cette dernière est invisible, mais présente tout au long du récit à travers les souvenirs de ceux qui l’aiment.
À l'occasion du premier anniversaire qu’il va passer sans elle, Gaspard réunit leurs amis d’enfance dans leur ancien collège. Un 14 juillet, une cour de récréation déserte, des retrouvailles, une absence douloureuse : le décor est planté. Sur l’image en pellicule, on voit les amis de longue date improviser un dîner dans la cantine, dormir dans les salles de classe ou installer un piano dans la cour. Si l’on devine que les protagonistes ont grandi dans les années 2000, notamment en dansant sur Relax, Take It Easy de Mika, les marqueurs temporels restent subtils et offrent au film une dimension intemporelle. Les mélodies du groupe Kids Return, qui rythment le récit, traduisent la douceur de moments précieux, mais aussi la mélancolie du temps perdu.
À ceux qu’on ne voit plus sans qu’ils ne quittent notre vie
Si les membres du petit groupe se réunissent dans la peine d’avoir perdu l’une des leurs, La Récréation de Juillet évoque, au-delà du deuil, les liens à l’épreuve du temps. Sans se contenter de donner à voir des amitiés idéalisées par la nostalgie, le film raconte les liens qui s’étiolent sans se briser. En regardant ces personnages qui se retrouvent dans un moment difficile, on ne peut s’empêcher de penser à nos propres amis perdus de vue et de continuer à entretenir les liens qui nous sont chers.
Des grigris disposés sur un autel improvisé à une bataille d’eau dans les couloirs du collège, le long-métrage est ponctué de rituels qui évoquent l’enfance. En ramenant ses personnages dans le lieu d’une certaine insouciance, La Récréation de Juillet célèbre des souvenirs heureux, tout en interrogeant le temps qui passe, les épreuves de la vie et les liens qui se sont estompés, mais qui demeurent indéfectibles. Le film est empreint d’une mélancolie illuminée par la douce naïveté qui ne quitte jamais ceux qui chérissent leurs âmes d’enfants.
Marie Serale | @marie_serale
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