Les pistolets en plastique : enquête loufoque sur une fascination morbide
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Après Apnée (2016) et Oranges Sanguines (2021), Jean-Christophe Meurisse fait son retour au cinéma avec une nouvelle comédie survoltée : Les pistolets en plastique. Accompagné de certains de ses acolytes des Chiens de Navarre, sa troupe de théâtre, le cinéaste s’attaque à la fascination française pour les meurtres médiatisés.
Pastiche d’un fait divers
Impossible de ne pas être intrigué lorsque l’on découvre l’affiche du film dans la rue ou sur Internet. Elle nous donne à voir ce qui pourrait être le portrait-robot d’un Xavier Dupont de Ligonnès en cavale depuis treize ans et un slogan sans équivoque : « On l’a retrouvé ». Avec beaucoup d’humour noir, Les pistolets en plastique s’inspire de cette affaire macabre non-élucidée qui continue de fasciner la France entière depuis 2011, avide du moindre rebondissement. Dans le film de Jean-Christophe Meurisse, c’est un certain Paul Bernardin (Laurent Stocker, glaçant) qui est soupçonné d’avoir tué toute sa famille avant de disparaître. Le cinéaste tisse alors plusieurs intrigues qui gravitent autour de cette affaire : l’investigation de deux enquêtrices du web, Léa et Christine (les géniales Delphine Baril et Charlotte Laemmel), l’errance policière française et internationale ou encore les trajectoires d’un profileur raté et d’un innocent suspecté à tort.
En s’appuyant sur certains éléments de l’affaire Dupont de Ligonnès, Jean-Christophe Meurisse s’amuse à imaginer le destin d’un assassin. Dans Les pistolets en plastique, après le meurtre des membres de sa famille, Paul Bernardin s’offre une nouvelle vie ensoleillée en Argentine, pendant qu’un certain Michel Uzès (interprété par Gaëtan Peau) est désigné comme le principal suspect. Ce personnage s’inspire de Guy Joao, qui avait été confondu avec Xavier Dupont de Ligonnès et arrêté en Écosse en 2019. Entremêlant des sketchs efficaces et des séquences savamment ficelées, Jean-Christophe Meurisse navigue entre humour et horreur pour conter une véritable satire.
Farce décapante
D’où vient cet engouement pour les faits divers, cette fascination pour le mal ? Comment le malheur des uns alimente-t-il la machine des médias et du divertissement ? Aussi drôle que cruel, Les pistolets en plastique, nous pousse à rire du pire. Le cinéaste exploite la dimension cathartique de la fiction, en se moquant des rouages des plus sombres affaires et des fantasmes qui en découlent. Malmenés par des ruptures de ton abruptes et tenus en haleine par le découpage en mosaïque, on termine le visionnage empli d’émotions contradictoires et de réflexions brûlantes.
Film choral porté par des acteurs remarquables, Les pistolets en plastique nous amuse, nous heurte et nous questionne avec une liberté vivifiante.
Marie Serale | @marie_serale
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