Love Lies Bleeding : romance, vengeance et stéroïdes
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Après son premier long-métrage Saint Maud, qui avait remporté le Grand Prix du Festival de Gérardmer en 2020, Rose Glass est de retour avec un nouveau film sombre et audacieux. Porté par Kristen Stewart et Katy O'Brian, Love Lies Bleeding raconte l’histoire d’un coup de foudre et d’une vengeance sanglante dans un univers empoisonné par la violence patriarcale.
Lou et Jackie contre le monde
Nous sommes à la fin des années 1980, au Nouveau-Mexique, dans une petite ville au beau milieu du désert : le genre de microcosme refermé sur lui-même dont l’équilibre tout entier repose sur le déni des uns et les secrets des autres. Dans une salle de sport pour le moins sinistre, aux toilettes perpétuellement bouchées, la caméra nous donne à voir des corps moites aux muscles saillants : le décor est planté. Film sensoriel, Love Lies Bleeding évolue sur le fil du contraste entre une passion qui s’embrase et la violence qui suinte.
Quand Lou et Jackie se rencontrent, c'est le coup de foudre. Cette dernière se rend à Las Vegas en auto-stop pour participer à une compétition de culturisme et fait une halte dans la salle de sport gérée par Lou. Magnifiée par l’alchimie entre les deux actrices, Kristen Stewart et Katy O'Brian, la romance entre les deux héroïnes est aussi soudaine qu’intense. Mais dès son arrivée en ville, Jackie est mêlée aux sombres secrets familiaux de Lou. Elle commence à travailler au stand de tir géré par le père de son amante, un criminel terrifiant, bien que caricatural. Ensemble, les deux femmes vont se retrouver au cœur d’une spirale d’horreurs où elles devront faire face à leurs démons, mais surtout engloutir leurs oppresseurs.
L’amour et les monstres
Love Lies Bleeding raconte la force physique comme un outil de domination et d’émancipation. À mesure que sa relation avec Lou évolue, Jackie voit ses muscles se développer davantage. Est-ce l’amour qui lui donne de la force, ou est-ce plutôt son addiction naissante aux stéroïdes ? Rose Glass n’hésite pas à injecter une dose de body-horror dans son long-métrage, notamment pour révéler le monstre assoiffé de vengeance qui sommeille en Jackie. Car si la romance que vivent les deux héroïnes est une impulsion pour qu’elles se libèrent de leurs tourments, la vengeance apparaît comme inévitable. Toutes deux finissent par se réapproprier les violences qu’elles subissent et qui les habitent depuis si longtemps. Les deux antagonistes du récit, le père et le beau-frère de Lou, qui incarnent la virilité grotesque et la violence patriarcale, deviennent alors leurs cibles.
Bouillonnant jusqu’à l’outrance, Love Lies Bleeding est rythmé par les coups de poing et les coups de feu, faisant jaillir le sang que Lou s’évertue à nettoyer. Dans le décor poisseux créé par la cinéaste, le ciel étoilé est une rare source de beauté et deviendra d’ailleurs le havre des deux héroïnes dans une séquence cosmique surprenante. Si elle entache quelque peu la crédibilité de son dénouement, la liberté narrative et visuelle de Love Lies Bleeding n’en est pas moins réjouissante. Rose Glass signe un second long-métrage révolté porté par deux actrices inspirantes.
Marie Serale | @marie_serale
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