Niki : l’âme et les armes d’une artiste
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Entre la jeune femme vêtue comme une princesse et celle qui tire à la carabine sur une toile à la fin du film, il y a dix ans. C’est à ces dix années de la vie de Niki de Saint Phalle, de sa carrière dans le mannequinat à ses débuts en tant qu’artiste, que Céline Sallette a consacré son premier long-métrage. Niki aborde un parcours de vie construit autour de blessures profondément enfouies, puis illuminé par l’élan vital d’une vocation artistique.
Libérer sa mémoire et combattre la domination
Ambitieuse, avant-gardiste et engagée, Niki de Saint Phalle est sans aucun doute l’une des plus grandes artistes du XXe siècle. À travers son art, elle a notamment exploré les représentations des femmes, avec ses Nanas grandioses et puissantes, mais elle a aussi pris les armes pour réaliser les Tirs, des tableaux-performances qui impliquent une carabine et une toile où sont accrochées des poches de peinture. Dans Niki, Céline Sallette s’intéresse à la femme, au-delà de l’icône. Sans montrer frontalement ses œuvres, le long-métrage parvient à nous plonger dans l’univers libre et coloré de l’artiste, mais surtout à nous faire comprendre son parcours et sa démarche. Niki raconte comment cette jeune femme issue de l’aristocratie s’est libérée de la violence et des carcans, pour devenir elle-même et retrouver sa puissance.
L’histoire débute en 1952 à Paris, où Niki vit avec son mari et sa fille. Loin de son Amérique natale et de sa famille, la jeune femme recouvre peu à peu la mémoire de l’inceste qu’elle a subi lorsqu’elle était enfant. À ce traumatisme qui la ronge, s’ajoute le poids du patriarcat qui tente de l’enfermer dans une vie toute tracée. Niki déploie le portrait d’une héroïne qui traverse l’enfer pour renaître et combattre la domination. C’est finalement dans l’art qu’elle trouvera les armes pour exprimer sa propre vision et se libérer.
Un biopic comme une métamorphose
En abordant l’histoire de Niki de Saint Phalle avec une grande sensibilité, Céline Sallette évite les écueils que l’on observe souvent dans les biopics. Dans Niki, il n’est pas question de retracer la vie de l’artiste avec précision et exhaustivité, mais plutôt de mettre en lumière une métamorphose. Au fur et à mesure du récit, nous observons Niki devenir elle-même, pas seulement en devenant une artiste reconnue, mais surtout en osant s’écouter et se croire. Ce parcours résonne avec tant d’autres récits de femmes et le raconter dans un film rempli d’espoir offre une nouvelle source de mémoire et d’inspiration.
Habitée par l’héroïne, Charlotte Le Bon livre une magnifique interprétation qui témoigne à la fois de la personnalité singulière de Niki, de ses tourments et de son génie. Il faut dire que l’actrice québécoise s’est imposée comme une évidence pour incarner Niki de Saint Phalle, tant Céline Sallette a été frappée par la ressemblance physique entre les deux femmes, mais aussi par leur goût commun pour la fantaisie et les similitudes de leurs parcours artistiques.
En unissant son talent à celui de Charlotte Le Bon, Céline Sallette relève le pari d’un biopic sensible et lumineux pour raconter l’émancipation d’une femme, la métamorphose d’une artiste.
Marie Serale | @marie_serale
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